Transplantation de Pancréas

Page mise à jour le 24/02/2017
Auteur : 
Docteur Oriana Ciacio (chirurgien)
La transplantation de pancréas est indiquée chez les patients ayant un diabète de type I instable et/ou compliqué d’une insuffisance rénale terminale. Un diabète est défini instable en cas d’hypoglycémies sévères ou fréquentes difficiles à équilibrer avec le traitement médical.

 

Le diabète de type I avec insuffisance rénale est l’indication de transplantation de pancréas la plus fréquente dans le monde. Dans 90% des cas une transplantation de rein est donc associée à la transplantation de pancréas pour traiter à la fois le diabète et l’insuffisance rénale.

Le diabète de type I représente 10% des cas de diabète en France. Sa distribution n’est pas homogène et on constate un gradient d’incidence croissante du sud vers le nord. Dans plus Chez plus de la moitié des patients, cette forme de diabète débute avant l’âge de 20 ans. L’incidence du diabète de type I est en augmentation constante depuis une vingtaine d’années et cette augmentation intéresse surtout les formes précoces qui débutent avant l’âge de 5 ans.

Malgré les progrès de l’insulinothérapie, certains malades présentent encore des complications aigues ou chronique du diabète liées à un contrôle insuffisant de leur glycémie.

Les complications aigues comprennent les hypoglycémies et les infections sévères. Les complications chroniques sont la rétinopathie, l’insuffisance rénale, la neuropathie, la coronaropathie (maladie des artères du cœur) et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (maladie des artères des membres inférieurs). Ces complications, aigues et/ou chroniques, peuvent mettre en péril la vie du patient et sont responsables d’une augmentation du taux de décès chez les patients diabétiques par rapport au reste de la population.

Le but de la transplantation de pancréas est de restaurer la sécrétion d’insuline afin d’obtenir le maintien d’une glycémie normale et donc de prévenir ou améliorer les complications du diabète.

La transplantation de pancréas permet d’augmenter la survie des patients diabétiques grâce à la réduction des complications à risque vital comme les hypoglycémies, les infarctus et les ischémies des membres inférieurs.

Ainsi chez les malades ayant un diabète de type I avec insuffisance rénale terminale, la double greffe rein-pancréas permet d’augmenter la survie du patient et la fonction du greffon rénal par rapport à la transplantation rénal isolée : cette augmentation de la survie est liée à une réduction des complications cardiovasculaires du diabète.

Les résultats de la transplantation de pancréas sont en progressive amélioration depuis plusieurs années. La survie des patients à 3, 5 et 10 ans est de 90%, 87% et 70% respectivement. La survie du greffon pancréatique est de 85% à 1 an, 80% à 5 ans et 60% à 10 ans.

Depuis la première transplantation de pancréas en 1966 plusieurs milliers des patients ont été transplantés dans le monde. En France, depuis 1976, 1923 transplantations de pancréas ont été effectuées au 31/12/2015, selon les données de l’Agence de la Biomédecine, avec une moyenne de 80 greffes par an.

Dans des cas sélectionnés, la greffe de pancréas est effectuée chez des patients ayant un diabète de type II. Le pourcentage des transplantations pour diabète de type II est en constante augmentation aux Etats Unis depuis 2003 mais en France cette indication ne s’est pas encore développée.

  

La transplantation de pancréas au Centre hépato-biliaire
L’activité de transplantation de pancréas a été débutée au Centre Hépato-biliaire de l’Hôpital Paul Brousse en juin 2015 en collaboration avec les équipes de Néphrologie et d’Urologie de l’Hôpital de Bicêtre.
Les membres de l’équipe de transplantation de pancréas :
Les équipes d’Anesthésie et de Réanimation du Centre Hépato-biliaire ont également un rôle indispensable dans le développement de l’activité de transplantation de pancréas pour leet participent au suivi prée- et post-greffe du patient.