Diagnostic du Carcinome Hepatocellulaire

Page mise à jour le 22/09/2014
Auteur : 
Dr. E. Vibert, Chirurgien

Le carcinome hépatocellulaire est souvent découvert à l'occasion des examens de diagnostic ou de surveillance d'une maladie hépatique chronique. Mais comme toutes les tumeurs du foie, il peut être découvert par hasard, par exemple lors d'une radio ou d'un scanner prescrit pour une autre raison.

Les signes cliniques du CHC

La présence de signes cliniques directement dus au cancer du foie témoigne souvent d'un CHC évolué. Souvent, à un stade tardif, le CHC peut obstruer la veine porte et/ou les canaux biliaires. En conséquence, c'est une jaunisse (ictère) et parfois de l'ascite (un épanchement liquidien intra-abdominal) qui fait découvrir un CHC très évolué. Il arrive aussi que la maladie soit découverte suite à une hémorragie interne par rupture d'une tumeur à la surface du foie. Exceptionnellement, la tumeur est découverte à la palpation d'une masse abdominale.

Les signes biologiques du CHC

L'alphafoetoprotéine (AFP) est une protéine qui est sécrétée dans le sang par environ la moitié des CHC. Le CHC n'est pas la seule cause d'augmentation de l'AFP cependant l'on considère qu'un taux sanguin supérieur à 400 ng/ml (le taux normal est inférieur à 7 ng/ml), en présence d'un nodule du foie et de facteurs de risque d'hépatopathie chronique, est suffisant pour affirmer le diagnostic de CHC.

Les signes radiologiques du CHC

Le diagnostic de CHC est de plus en plus souvent radiologique car cette tumeur est fréquemment découverte lors du diagnostic ou de la surveillance d'une maladie chronique du foie.

La particularité du CHC est d'être une tumeur dite « hypervasculaire », c'est-à-dire qu'elle se remplit et se vide rapidement de sang artériel. Une autre caractéristique est, dans certains cas, la présence de graisse au sein de la tumeur. A un stade plus avancé, la tumeur a la particularité d'envahir les gros vaisseaux du foie (veine porte droite ou gauche) en envoyant dans ces veines des «bourgeons» tumoraux qui obstruent et remontent «à contre-courant» l'axe vasculaire digestif principal.

En pratique, l'échographie permet le dépistage, le scanner abdominal confirme l'image vue en échographie et l'IRM et/ou l'échographie de contraste affirme le diagnostic de CHC en cas de doute sur le résultat du scanner. Il arrive que l’on fasse réaliser un PET-scan pour mieux caractériser le cancer et rechercher une éventuelle dissémination en dehors du foie.

Pour un nodule de très petite taille (inférieur à 10 mm de diamètre), il est difficile d’affirmer le diagnostic de CHC si le taux d’alphafoetoprotéine est bas. Dans la mesure où la biopsie d'une tumeur de cette taille est difficile, l'attente est nécessaire : un nouvel examen est planifié après un délai de 3 mois. Si le nodule fait plus de 10 mm et qu’il existe un doute sur le diagnostic de CHC, on réalise une biopsie de la tumeur et du foie sain afin de pouvoir décider de la stratégie thérapeutique.

Après le diagnostic, les mêmes examens permettent d'apprécier l'évolution de la maladie et les effets des différents traitements. L'efficacité d'un traitement est principalement évalué par la persistance ou non d'une hypervascularisation au sein du nodule qui témoigne de sa vitalité.

Pour en savoir plus... Définition et épidémiologie du CHCTraitement du carcinome hépatocellulaire