La Cholécystectomie

Page mise à jour le 10/12/2018
Auteur : 
Dr. Marc Antoine ALLARD, Chirurgien

Qu’est-ce qu’une cholécystectomie ?

Cette intervention, une des plus fréquemment pratiquée en France, est l’ablation chirurgicale de la vésicule biliaire (suppression de la vésicule). C'est une opération bénigne qui peut, si l'état du patient le permet, se dérouler sur une journée, de façon ambulatoire: le patient entre à l'hôpital le matin pour être opéré, et rentre à son domicile en fin de journée, après accord du chirurgien et de l'anesthésiste.

A quoi sert la vésicule biliaire ?

La vésicule biliaire contient de la bile excrétée par le foie. La prise alimentaire stimule la contraction de la vésicule, et entraîne le déversement de bile par la voie biliaire et le canal cholédoque jusqu’au tube digestif. Cependant, la suppression de la vésicule billiaire n’a pas de conséquence sur la fonction digestive : la bile s’écoule en continu du foie vers le tube digestif et ce flux suffit à la digestion. L’apport lié aux contractions vésiculaires n’est pas indispensable.

Dans quelles circonstances pratique-t-on une cholécystectomie ?

Certains facteurs tels que le sexe féminin, l’hypercholestérolémie, ou la surcharge pondérale favorisent la formation de calculs au sein de la vésicule biliaire (lithiase biliaire). Ceux-ci sont très fréquents et ne constituent pas en soi une raison suffisante pour réaliser une cholécystectomie.

En revanche, ces calculs sont susceptibles d’obstruer le canal reliant la vésicule biliaire à la voie biliaire entrainant ainsi une douleur abdominale typique particulièrement gênante évoluant sous la forme de crises répétées. L’existence de ces symptômes associés à la présence de calculs dans la vésicule biliaire justifie une cholécystectomie. 

L’obstruction complète et prolongée peut conduire à une inflammation de l’ensemble de la vésicule biliaire appelée cholécystite, se traduisant par des douleurs et de la fièvre. Une cholécystectomie doit alors être effectuée en urgence, et un traitement par antibiotique est donné au malade.

Comment se déroule la Cholécystectomie?

Comme l'indique le schéma ci-dessus, la vésicule biliaire est accolée à la partie inférieure du foie. Elle est reliée au canal cholédoque par un canal fin appelé canal cystique. Le canal cholédoque relie le foie au tube digestif et permet le passage de la bile (produite par le foie et servant à l’absorption des graisses) dans le tube digestif. La vésicule est vascularisée par une petite artère appelée artère cystique.

L'ablation de la vésicule biliaire est le plus souvent réalisée par cœlioscopie. On utilise de petites incisions de 5 mm à 10 mm, afin de passer dans l’abdomen une caméra et de longs instruments. Le chirurgien opère en regardant un écran. Cela évite une grande cicatrice et favorise un retour à l’activité plus rapide en diminuant les douleurs postopératoires.

Le premier temps de l'intervention consiste à identifier le canal et l’artère cystique, qui sont ensuite fermés à l’aide de clips puis sectionnés en prenant garde de ne pas blesser la voie biliaire. Le deuxième temps est la section des attaches entre la vésicule et le foie. L’intervention se termine par l’extraction de la vésicule à l’aide d’un sac, puis par la fermeture des petites incisions.

Quels sont les risques de cette intervention?

Comme toute intervention, la cholécystectomie comporte certains risques, en plus de ceux liés à l’anesthésie générale. Le premier risque est celui de la conversion, c’est-à-dire du passage de la cœlioscopie à la voie ouverte. Elle n’est pas une complication en soi et s’impose généralement lorsqu’il existe une inflammation importante autour de la vésicule empêchant l’identification des structures anatomiques.

Une plaie de la voie biliaire principale peut survenir dans moins de 1% des cas et nécessite le plus souvent une réintervention. Une fuite de bile par le canal cystique ou une hémorragie par l’artère cystique peuvent aussi survenir: ces complications peuvent nécessiter la pose d’un drain ou une réintervention. Ces complications restent néanmoins rares et peuvent dans tous les cas être traitées.

Après l'opération

Habituellement, quelques jours suffisent pour une récupération complète, et un retour à la vie normale. L'ablation de la vésicule biliaire n'a pas de conséquence sur la digestion, et aucune modification du régime alimentaire n'est requise.

Aucun suivi spécifique n'est nécessaire : de nouveaux calculs biliaires peuvent survenir, mais ces cas de récidive sont très rares.