Hépatite fulminante

Page mise à jour le 29/07/2016
Auteur : 
Thomas Bréard

Voici le témoignage d'un homme transplanté suite à une hépatite fulminante.

 

"Un samedi d'Octobre 2015, alors que je participe aux 10 kilomètres de Petit Bourg en Guadeloupe, je m'effondre au bout du 7ème kilomètre. Forte chaleur (35°C), manque d'hydratation, effort trop intense ont manifestement précipité le choc.
 

En tout état de cause, je me retrouve aux urgences du CHU de Pointe à Pitre où je reste environ 48 heures, jusqu'au lundi. Constatant que l’état de mon foie et de mes reins s’agrave d’heure en heure, l'équipe de médecins décide de m'envoyer en urgence au centre hépato-biliaire de l'hôpital Paul Brousse, à Villejuif, au sud de Paris. Je prends donc l'avion pour un rapatriement express (j’habite effectivement en Métropole).
 

Arrivé à l’hôpital, il est avéré que mon pronostic vital est engagé : il s'agit d'une hépatite fulminante causée par une hyperthemie apparue
au niveau de mes jambes (température corporelle supérieure à 42°C). Mon foie, nécrosé à 70%, doit être opéré en urgence. La greffe est alors l'unique option pour me maintenir en vie. Un organe compatible est trouvé dans les 24 heures et je suis donc transplanté rapidement. L'opération, lourde, se déroule en plusieurs sessions au bloc opératoire.

 

Je reste en chambre de réanimation pendant 3 semaines durant lesquelles les équipes de médecins, infirmiers et aides-soignants se relaient 24 heures sur 24 pour s'occuper de mon rétablissement. Difficile de se reposer avec le bruit de toutes ces machines et les visites très fréquentes du personnel médical.
 

Heureusement, ma famille et mes amis se relaient eux aussi pour m'apporter leur soutien. Certains viennent de loin pour me rendre visite : de Lyon pour ma mère et la plupart de mes amis et même de Montréal pour ma sœur. Cela m'aide beaucoup dans mon rétablissement.
 

En Novembre, je suis envoyé au service néphrologique de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre car l’activité de mes reins est quasiment inexistante. Après près de 3 semaines de traitements - dialyse notamment, pour retirer les nombreux œdèmes présents dans mes tissus - mes reins retrouvent leur fonction.

 

Début Décembre, je suis alors transféré de nouveau au CHB de Paul Brousse, cette fois-ci au 4ème étage, à l’Unité d’Hépatologie. J’y reste finalement jusqu’à la fin du mois, date à laquelle je rentre à Lyon, ma ville d’origine. Un transport ambulance est réservé par l’intermédiaire de la secrétaire de l’étage, grâce à un « accord préalable », document validé par la sécurité sociale pour une prise en charge à 100%.

 

J’ai globalement bien vécu cette expérience à l’hôpital, aussi inattendue que bouleversante pour mon entourage comme pour moi-même. Subitement mis face au fait accompli, je n’ai pas eu d’autre choix que d’accepter ma situation. La greffe était la seule issue possible et j’ai toujours su que je m’en sortirais. Quelle que soit votre situation en lisant mon témoignage, battez-vous pour la vie, elle vous le rendra ! Et la patience paie.

 

C’est une aventure dont je ressors personnellement plus fort. Suivez simplement les recommandations médicales et alimentaires post-greffe, apprenez progressivement à prendre votre traitement seul(e), ménagez-vous, le reste suivra. 3 mois après la greffe, je peux dire que j’ai récupéré une bonne partie de ma condition physique et une activité sociale et professionnelle quasiment normale. Merci encore à toutes les équipes médicales qui m’ont suivi.

 

Un homme de 26 ans"

 

Si vous souhaitez envoyer votre témoignage anonyme, vous pouvez écrire à l'adresse Breard.th@gmail.com.